HISTORIQUE DE  MAZERULLES

Le toponyme

Un peu d’histoire


Le toponyme "Maseriolae" est apparu pour la première fois dans les écrits en 1127. Cette graphie qui fut utilisée jusqu’au début de XIIIe siècle, céda sa place à la forme "Maizeruelles" (Cf. Chapitre de l’ordre de Malte). Vers l’an 1400, une particule de distinction vint s’insérer au sein de la composition du nom pour aboutir à la graphie "Mazeruelles-dessous-Amance". Elle fut rapidement abandonnée au profit de l’appellation "Maizeruelle", se rapprochant considérablement de celle que nous connaissons encore aujourd’hui. Par la suite, le toponyme ne connut pas de grands bouleversements étymologiques : ainsi de "Maizeruelle" on passa à "Mazereulles" (1492), "Mazerulles" (qui deviendra la dénomination officielle), "Maixereulle" (in Dénombrement des Domaines de NANCY en 1600). Le nom se figea en "Mazerulles" au XVIIIe siècle (Dictionnaire du département de la Meurthe/Henri LEPAGE/1863)

Une charte de Renaud, évêque de TOUL, de l’an 1110, portant confirmation des biens de l’abbaye de Saint-Epvre de la même ville, mentionne la donation qui avait été faite à cette abbaye par Bencelin, Chevalier de Mazerules (de Maccroles), de tout ce qu’il avait au village de Champenoux.

En 1283, les frères de la maison (commanderie) de Robécourt et de celle de Saint Jean du Vieil Aître près de NANCY, abandonnent au Duc Ferry quatre livrées de terre à toulois qu’ils avaient sur la saline de Rosières et sur les rentes et issues de Fléville, et ce prince leur donne en échange "touz les homes et toutes les femes avec lour tenemens", qu’il y a en la ville de Maizerueles, se réservant la garde, la haute justice, etc. (Ordre de Malte).

Un titre de 1479 fait mention d’une ferme que les dames Pécheresses de NANCY possédaient à Mazerules.
Le 2 décembre 1612, Jean PELETIER, commissaire des salpêtres au duché de Lorraine, donne ses reversales à cause d’ascensement à lui fait de 25 arpents et trois quarts de bois sis au ban de Mazerules, lieu dit "la haie aux forestiers", moyennant 6 Gros de cens annuel par arpent. Par lettre patentes du 28 mars 1618, le duc Henri confirme le traité passé, en 1283, entre le duc Ferry et le commandeur de Saint Jean touchant les droits de moyenne et basse justice donnés audit seigneur commandeur du village de Mazeruelle, finage et dépendances, et ouï son procureur général, donne et laisse à perpétuité les dits droits audit seigneur commandeur et à ses successeurs suivant la coutume du pays, avec pouvoir de les exercer et de percevoir tous les fruits, droits, profits et émoluments entiers, etc.
Les droits dont jouissait le commandeur de Mazerules sont énumérés dans un pied-terrier de la commanderie de Saint-Jean, dressé en 1658. On y lit "le commandeur de Saint Jean du Vieil Aître, en ladite qualité, est seigneur foncier au lieu de Mazereulles, où i la moyenne et basse justice, et y a droit d’établir maire, échevin et doyen. Les maire et échevin dudit seigneur commandeur ont connaissance et jugement de toutes actions personnelles, réelles, pétitoires et mixtes.
"Ledit seigneur a droit de ceps audit lieu pour y détenir les délinquants 24 heures, s’ils sont trouvés coupable de quelque crime qui emporte châtiment corporal le mettre entre les mains du seigneur haut justicier".
"Lesdits maire et échevin ont le droit de créer bangards pour la garde des fruits pendant par racines sur terre…"
"Tous les revêtements, tant d’acquêts que de succession advenantes, se font ès mains du maire du seigneur commandeur, et chacun héritier ou acquéreur est obligé de faire lesdits revêtements dans 40 jours, à peine de commise contre les défaillants ; lequel droit est d’un septier de vin, mesure d’Amance, tenant quatre pots, mesure dudit lieu."
"Ledit seigneur commandeur peut aussi saisir ou faire saisir les terres, maisons et autre héritages à lui censables de quelle nature ils puissent être, faute de cens non payés…"
"Les droits honorifiques de ce lieu, savoir : de marcher le premier en procession, recevoir la première eau bénite et le premier pain bénit, aller le premier à l’offrande, et tous autres semblables droits appartiennent audit seigneur commandeur ou à son maire. Avant les guerres, le cierge bénit se portait au procession et sur les fonts par ledit maire…"
"Tous les droits de taxe de vin, de bière, de pain et chaumage des mesures appartiennent audit seigneur commandeur ou à ses maires et gens de justice. Pour le droit de taxe, les taverniers ou autre vendant vin ou bière, doivent au maire un pot, à l’échevin un pinte et au sergent une chopine…"
"Ledit seigneur possède au ban et finage de ce lieu un gagnage exempt de dîmes et un moulin franc. Il a droit de troupeau à part et de bergeries exempte de dîmes…"
Les fours banaux de ce lieu appartenaient autrefois audit seigneur commandeur, et "tous les habitants étaient obligés d’y mener cuire leurs pâtes sous peine de confiscation d’icelles, pour de quoi se redimer et pour pouvoir cuire dans leurs fours, ils paient annuellement audit seigneur 7 sous par chaque habitant".
"Chacun conduit dudit Mazaruelles doit audit seigneur trois corvées annuellement, savoir en semant les blés, en semant les avoines et à la fenaison, en les nourrissant comme d’ancienneté, à peine aux défaillants de 5 francs d’amende".
"Le droit de créer les syndics de ville appartiennent audit seigneur la création d’iceux se doit faire annuellement, le lendemain des plaids annaux…"
Suit la déclaration des cens particuliers dus au commandeur sur les héritages. On voit, par cette énumération, qu’un grand nombre de maisons du village, notamment dans la grande rue et dans celle de la commanderie, se trouvaient réduites "en mazière" pour avoir été ruinées pendant les guerres.
Cette dévastation est également rappelée dans l’état du temporal des paroisses en 1712 où on lit "l’église de Mazerules était autrefois, dit-on "église mère". On prétend qu’il y avait une maison de cure proche de l’église qui est à présent en masure. L’église fut abandonnée, de même que le village, pendant la contagion, elle y avait régné pendant six mois de l’année 1631 ou les guerres. Ceux qui restaient ou revinrent ensuite, allèrent à la paroisse de Champenoux commune la plus proche, et ils y furent ainsi insensiblement annexés. La communauté n’est composée que d’environ 30 habitants.
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Trois individus de ce village, dont voici les noms, furent brûlés comme sorciers : Isabeau veuve de Martin, mercier en 1575, Georgine femme de Didier, moitrier en 1595, Mengin Mathiatte en 1612.
La communauté de Mazerules dit, dans la déclaration fournie par elle en 1758 : "les habitants possèdent sur leur ban 92 jours de pâquis aboutissant sur le bois du commandeur… Ce pâquis est aujourd’hui converti en terre labourable. Ils possèdent encore un autre pâquis de la consistance de 12 jours…. Ils y envoient journellement leur troupeau de vaches et les chevaux des laboureurs parce que leur ban est très resserré et qu’ils manquent de pâture."
D’après la tradition, il aurait existé, on n’en dit pas à quelle époque, une mine d’or au village de Mazerules.

Ainsi qu’il est dit plus haut, ce village, après avoir été une paroisse, fut annexé à CHAMPENOUX dans le 17ème siècle. Il y avait dans l’église, la confrérie de Ste Barbe qui possédait un jour de terre, lequel était tenu par le roi de la confrérie pour subvenir au service de celle-ci.
Mazerules avait été annexée à Sornéville en 1802. Un décret impérial, du 13 septembre 1813, l’érigea en chapelle, il a enfin été érigé en succursale par ordonnance royale du 15 février 1845. patron, l’exaltation de Sainte Croix.


Quelques événements:


QUELQUES DECISIONS PRISES1731 : Arrêt du Conseil rendu le 17 avril à la requête des habitants de MAZERULLES et sur le rapport de Nicolas François BRIGEOT, grand gruyer, et permettant aux dits habitants de se partager par portions égales, un pâquis communal de 90 jours qui s’étant sur leur finage et celui de SORNEVILLE. Les veuves n’auront que demie portion. Chaque habitant pourra semer dans sa portion le grain qu’il voudra.1780 : Ascensement par la communauté à Jean DEMOITIÉ et à Anne DEMOITIÉ sa sœur, d’un terrain de 2 ommées et demies situées au milieu du village moyennant 1 cens annuel de 3 livres un quart de cire blanche qui servira à faire le cierge pascal (la livre à l’époque représentait 489,5 grammes.


QUELQUES EXTRAITS DES ACTES DE NAISSANCES, BAPTEMES, MARIAGES ET DECES POUR LA PERIODE DE 1686 A 1790.


1686 : Michel MORANT, lieutenant au régiment de cavalerie, commissaire général

1688 : Philippe CLAUDIN, Maire de MAZERULLES

1693 : Jean NOIREL, peintre. Antoine JEAN, procureur d’office à CHAMPENOUX, Etienne PARMENTIER, amodiateur de la seigneurie de CHAMPENOUX


1700 : Jean MEHUL, régent d’école de la paroisse de MAZERULLES

1705 : Baptême de la cloche de la paroisse appelée Françoise Thérèse. Parrain : Gabriel François de MAZERULLES, seigneur du lieu, marraine Françoise Thérèse de MANNBOURG.1706 : Claude SIMONIN amodiateur à MAZERULLES

1710 : Gabriel HANUS licencié en théologie est nommé curé de CHAMPENOUX ET MAZERULLES son annexe.

1713 :Dominique ROUGIEUX, échevin en la justice de MAZERULLES.

1714 : Mort de Jean BAZIN, âgé de 65 ans, greffier en la justice de MAZERULLES. Il a été inhumé dans l’église en présence de Claude SIMONIN, amodiateur du Commandeur de St Jean.

1719 : Nicolas François HANUS, chanoine régulier de FNC de JAILLON cordelier maître des novices.

1726 : Sébastien MEHUL, Maire de MAZERULLES,

1731 : François THOUVENIN, Maire de MAZERULLES.

1735 : François de Poinsignon, seigneur de GREMECEY de feu Joseph BERNEL, assesseur et garde marteau en la justice d’Amance

1737 : mort de Jean MEHUL, régent d’école de la paroisse (27 mars 1737)

1739 : Louis BAZIN amodiateur du commandeur St Jean Claude RAVAUX de PULNOY

1749 : François THOUVENIN amodiateur à MAZERULLES1745 : mention du Sieur RICHARD, tabellion assesseur et garde marteau de la guerre de CHATEAU-SALINS

1746 : Jean BLAISE, haut colas avocat procureur en la cour souveraine de Lorraine

1753 : Mort d’Anastasie, fille du Baron de SCHACKEN et de Claudine de France, âgée de 8 mois.

1756 : 52 enfants de la paroisse, âgés de 8 à 26 ans confirment à CHAMPENOUX le 23 juin 1756

1756 : Henri de SAINTON, capucin de François Nicolas AUBERT intéressé par les affaires du Roi

1761 : Jean BEROT amodiateur dessinateur à CHAMPENOUX1761 : Jean HELLUY, syndic de SORNEVILLE1778 : Augustin BEURTIN, greffier et régent d’école de MAZERULLES

1779 : Jean François THOUVENY, amodiateur des chevaliers de Malte à MAZERULLES

1780 : Joseph SIMONIN, échevin de la paroisse

1780 : Nicolas ANTOINE, sergent de la justice des chevaliers de Malte à MAZERULLES

1782 : Claude CABUCHE, maire en haute justice de MAZERULLES

1784 : Nicolas VOINIER, fermier de l’ordre de Malte à la cense de la Bouzule

1789 : mort de Claude CABUCHE, âgé de 50 ans originaire de BIONCOURT, maréchal ferrant, maire en la haute justice de MAZERULLES